La défense du droit à l’éducation passe par celle du service public
Conseil des droits de l'homme - 4ème session 2007
Point 2 : Application de la résolution 60/251 de l'Assemblée générale du 15 mars 2006,
intitulée « Conseil des droits de l'homme ». Déclaration écrite du CETIM (Centre Europe Tiers Monde)
Cote ONU: A/HRC/4/NGO/18
1. Le droit à l’éducation est universellement reconnu, par les organisations internationales spécialisées comme par les gouvernements des pays membres. Pourtant, dans la pratique, il reste sans effectivité dans la plupart des pays, surtout pour ce qui concerne la scolarisation des filles. L’éducation primaire universelle, gratuite et obligatoire est inscrite dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Cependant, les moyens déployés pour tenter d’atteindre cet objectif restent limités, d’autant que les discours resteront des vœux pieux aussi longtemps que les politiques néo-libérales, imposant aux pays du Sud des réductions de budgets et d’effectifs dans le secteur éducatif public, avec les conséquences néfastes qui s’ensuivent (rigueur salariale, flexibilisation des contrats de travail, vétusté des infrastructures, surcharge des classes…), mettront en péril dans ces pays le droit à l’éducation, le droit au développement et, de façon plus générale, le droits économiques sociaux et culturels.
2. Bien souvent, la promotion de l’éducation n’est proclamée nécessaire que pour autant qu’elle conduit à sa privatisation. Mis en échec, contesté, le volet éducatif des politiques néo-libérales continue cependant d’être appliqué, sous ses différentes variantes. L’un des aspects les plus surprenants de ces politiques tient à la priorité accordée au financement par l’État de l’éducation privée. Des fonds publics sont massivement utilisés pour distribuer des « vouchers » (chèques-formation) destinés à aider les étudiants à payer leurs études en écoles privées, pour financer l’externalisation de services auprès de fournisseurs privés ou pour soutenir, par le biais de subventions et de baisses d’impôts, les universités privées qui accroissent leurs capacités d’accueil. À l’ère de la globalisation néo-libérale, l’État est surtout mobilisé dans l’éducation au profit du secteur privé. Le total des dépenses d’éducation dans le monde dépasse aujourd’hui 2 000 milliards de dollars états-uniens. Les profits attendus par les firmes transnationales d’une marchandisation plus poussée du secteur sont gigantesques.
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