L’éducation à la paix, la grande passion du Dr Diénéba Doumbia
« L’Ivoirienne Diénéba Doumbia est directrice du Département de la recherche pour la paix de la Fondation Félix Houphouët- Boigny pour la recherche de la paix. Depuis 2007, elle parcourt la Côte d’Ivoire pour éduquer à la paix. Avec la situation de guerre que son pays a connue, la mission de Doumbia s’est particulièrement accrue avec ce devoir patriotique de contribuer à la réconciliation nationale, suites aux grandes fractures sociales engendrées par les affrontements meurtriers du conflit post-électoral de 2011.
L’éducation à la paix, la grande passion du Dr Diénéba Doumbia
A la fois Docteur en culture de la paix et action humanitaire, en sciences de l’éducation ; Diénéba Doumbia est particulièrement engagée dans tout ce qui concerne l’éducation à la paix. A ce titre, elle a animé de nombreux séminaires organisés par la Fondation Houphouët-Boigny au profit d’acteurs des organisations de la société civile, à savoir les enseignants, les leaders religieux, les étudiants, les associations de jeunesse, etc.
Dans ses enseignements sur l’éducation à la paix, à la culture de la paix (la paix relève bien de l’ordre de la culture et non de la nature), Diénéba insiste toujours sur l’exemple que l’enseignant doit donner ou doit être pour l’apprenant, pour plus d’efficacité.
La paix par l’exemplarité
« L’exemplarité est au cœur de l’éducation de la culture de la paix. Une institution de la violence ne peut être le lieu indiqué pour éduquer à la paix, tout comme un homme violent ne peut éduquer à la paix. Une telle éducation nous ramène sans cesse à nous même comme à un miroir et nous contraint à nous remettre en question de façon permanente et réfléchie afin que nous nous approprions ces valeurs qui ne devraient pas avoir une connotation abstraite ou théorique. Ces valeurs doivent faire partie de nous-mêmes. Nous devons les vivre, les appliquer à notre niveau pour être sûr d’être les guides ou les facilitateurs indiqués en classe pour éduquer les apprenants ».
En quelques mots, l’éducation à la paix, dans l’optique du Dr Doumbia, c’est aussi et surtout le comportement de l’enseignant qui doit rompre définitivement avec les méthodes autoritaires sous toutes ses formes.
Dans cette perspective, tout enseignant qui voudrait s’engager dans une démarche d’éducation à la culture de la paix doit d’abord songer à se former. Il doit comprendre de quoi il est question : la définition, les concepts clés, les dimensions, les buts et les valeurs poursuivis par une telle éducation. Il doit aussi réfléchir sur le sens de son engagement et avoir une conscience des exigences que cela comporte car, « éduquer à des valeurs, c’est s’engager ».
Expérience partagée au FIIJA 2013
La première édition du Forum international interreligieux Jeunesse pour l’Avenir (FIIJA), tenue du 29 août au 1er septembre 2013 à Koudougou a été une occasion pour Diénéba Doumbia de partager son expérience avec les participants. Dr Doubia a en effet exposé sur le thème : « Education aux valeurs de la culture de la paix ». La directrice du Département de la recherche de la paix à la Fondation Félix Houphouët- Boigny a décortiqué le thème en trois parties : l’identification des valeurs de la culture de la paix, les méthodes pédagogiques et l’engagement citoyen. Elle a identifié les valeurs de la culture de la paix au nombre de 7, à savoir la démocratie, le respect des droits de l’Homme, la tolérance, la solidarité, la non violence et la protection de l’environnement. Dr Doumbia a ensuite abordé les modalités de mise en œuvre d’une éducation à la culture. Elle a plaidé à ce niveau pour une école démocratique basée sur l’intégration des valeurs de la culture de la paix dans les programmes scolaires et le recours aux méthodes actives et participatives adaptées à une telle éducation. En fin, elle a présenté, dans la troisième partie de sa communication, le profil du citoyen actif et engagé dans sa communauté. Car, « en tant que citoyens, nous sommes tous concernés par l’instauration de la paix pour construire une société plus humaine. Il s’agit dans la perspective de l’éducation à la culture de la paix, d’amener à apprendre ensemble à penser autrement et donc à agir différemment pour un vivre ensemble harmonieux ».
Grégoire B. BAZIE
Source : http://www.lefaso.net/spip.php?article55832
Édition du mardi 10 septembre 2013 Lefaso.net