Des soldats dans les écoles – les impacts de l’occupation militaire sur l’éducation
Un service du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (IRIN) publiait en juin 2014 un article dénonçant les impacts de l’occupation militaire sur l’éducation.
« Partout dans le monde, les écoles sont les cibles des conflits – elles peuvent être le symbole de valeurs controversées ; la destruction d’un bien à caractère civil important pour la communauté contribue à répandre la terreur ; et une école réduite en ruines peut priver toute une génération de son droit à l’éducation. Cependant, les attaques ne sont qu’une partie du problème, car l’occupation de bâtiments éducatifs intacts par des forces armées peut provoquer des dommages significatifs.
« Les attaques perpétrées contre des bâtiments destinés à l’éducation, des élèves, des enseignants et des universitaires ont causé des centaines de morts et un nombre encore plus important encore de blessés parmi les élèves et le personnel éducatif », a dit à IRIN Zama Coursen-Neff, directrice exécutive de la Division chargée des droits des enfants à Human Rights Watch (HRW). « Des centaines de milliers de personnes ont été privées d’éducation, car des bâtiments ont été détruits, menacés ou occupés par des forces armées ». [...]
L’utilisation militaire des écoles constitue une violation de plusieurs lois internationales. Dans la Résolution 2143 adoptée le 7 mars 2014, le Conseil de sécurité des Nations Unies s’est déclaré : « Profondément préoccupé par l’utilisation par les forces armées et les groupes armés non étatiques d’écoles en violation du droit international applicable ... [et exhorte] toutes les parties à tout conflit armé à respecter le caractère civil des écoles ».
« Nous avons une stratégie bien coordonnée au niveau national et local pour plaider auprès des acteurs armés qui utilisent les écoles à des fins militaires », a dit M. Lok. « Mais nous plaidons également auprès des homologues gouvernementaux, comme les ministres de l’Education, de l’Intérieur, de la Défense, et des autorités locales ».
Les directives de l’armée du Soudan du Sud interdisent spécifiquement toute utilisation des écoles, ce qui donne au bureau de l’UNICEF au Soudan du Sud un outil important pour encourager le retrait des troupes gouvernementales des salles de classe, dans le respect des normes internationales. Protéger les écoles en interdisant leur utilisation à des fins militaires contribue à une réforme nécessaire, selon les spécialistes.
Le 14 août 2013, l’Armée de libération du peuple soudanais (SPLA) – l’armée du Soudan – a donné l’instruction suivante : « Conformément à cet ordre, les membres de la SPLA ont interdiction …d’occuper ou d’utiliser les écoles de quelque façon que ce soit ».
Dans son rapport de 2014, la Coalition mondiale pour la protection de l’éducation contre les attaques (Global Coalition to Protect Education from Attack, GCPEA), qui rassemble des organisations non gouvernementales (ONG) et des agences des Nations Unies, a dressé une liste de 24 pays où des groupes armés utilisaient des écoles.
La GCPEA, qui concentre ses efforts sur le terrain, a publié une feuille de route – les Lignes directrices de Lucens – qui souligne l’impact sur l’éducation de l’utilisation militaire des écoles et encourage les parties à tout conflit armé « à ne pas utiliser les écoles et les universités à l’appui de leur effort militaire ».
« Les Lignes dirctrices sont utiles et peuvent influer sur les commandants qui prennent des décisions dans les situations de combat ainsi que sur les décideurs politiques qui élaborent les lois et les font appliquer », a dit Steven Haines, professeur de droit public international à l’université britannique de Greenwich, qui a préparé les Lignes directrices en collaboration avec des gouvernements, des armées, des agences des Nations Unies et des organisations internationales.
Lire l'article dans son intégralité : http://www.irinnews.org/fr/report/100224/des-soldats-dans-les-%C3%A9coles-les-impacts-de-l-occupation-militaire-sur-l-%C3%A9ducation